Depuis une bonne vingtaine d’années, j’observe et navigue dans l’univers de la spiritualité. Mon tempérament autonome et synchrétique, couplé à mes facultés de clairvoyance me sert de boussole. Ainsi que de très nombreux échanges avec celles que j’ai choisi pour m’accompagner sur ce chemin : les intelligences de la nature.
De ce voyage patient, me vient ce matin l’idée de déposer cet article. Pour nommer un mouvement qui aide, me semble-t-il, dans mon propre parcours, et pourra en aider d’autres, sûrement. Chacun à sa façon, évidemment.
Mais d’abord, nommer ce qui coince. J’ai eu souvent l’occasion de discuter avec de nombreuses personnes, très tournées vers le domaine spirituel, et même engagées dans un processus intérieur d’éveil. On se reconnaît entre nous généralement assez vite : ça suinte la compétence et l’autonomie. Et étrangement (et je m’inclus dedans en le disant), ce sont de superbes murs érigés autour de nos petites personnes. Murs qui empêchent une certaine part de la rencontre. D’ailleurs, souvent cette rencontre plus vraie, plus authentique, n’a pas lieu. On reste dans un échange poli, de façade, et chacun repart surfer sur ses blogs spirituels favoris. Dans cet univers, faut être un peu dingue pour arriver à rencontrer vraiment les gens. Faut être un peu fêlés, dans le sens où : « heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière ». Et fêlée, je le suis, merci à la nature pour son job d’accompagnement précieux qui me permet de ne pas solidifier inutilement mes crispations et résistances sur ce chemin.
Du coup, ayant travaillé en temps et en heures la tendresse, ayant cultivé l’humour comme un fil conducteur de la vraie joie, je me retrouve parfois à dialoguer avec des gens qui me font l’effet d’être des glaçons. Et je viens me tenir là, près d’eux, mue par un élan que je ne comprends pas, mais qui part de l’amusement, de la curiosité. aussi. Et la petite bouillotte que je suis patiente là, se demandant parfois « qu’est-ce que je fous là ? », une demi-seconde. Et puis… l’autre, s’il consent à laisser fondre la couche de glace, entre dans la danse. Lui aussi a un coeur chaleureux, derrière les postures pseudo-spirituelles. Lui aussi a un coeur d’enfant. Lui aussi aime s’amuser. C’est là que j’emmène chacun… car c’est là que s’ouvre la profondeur. Et par écho, je me dégivre à mon tour un peu plus si la confiance trouve mutuellement ses marques.
Ces résistances qui demandent dégivrage, dans ces relations, sont comme des allergies développées à force de pratiquer. Sur ce point, le regard expert de la nature m’aide à rester fluide et relativement souple. Elle voit ce que je ne perçois pas et qui pourrait me créer inutilement une posture, et surtout, elle rééquilibre mes différents corps, au fil de l’eau, pour éviter les compensations quand je relâche d’anciens appuis intérieurs.
Ces allergies, je voudrais en nommer quelques unes, qu’on retrouve souvent. La liste ne prétend nullement à l’exhaustivité. Vous élargirez de vous-même le propos à ce qui manque. Je vous fais confiance.
- Surtout, éviter de dire « je », puisque ultimement, il n’y a personne. Ce mouvement là est fascinant à observer. Il agit comme un lasso dans lequel nos jambes s’empêtrent. Immanquablement on finit par se casser la gueule. Essayer de contrôler le « je », oblige à emprunter des tournures d’évitement, à l’écrit, mais aussi à passer son temps à avertir ses lecteurs divers qu’on n’est pas dupe sur l’emploi du « je ». Ben oui, « on sait ». On est au courant que derrière il n’y a rien qui tient… Mais demeurer congruent à l’écrit devient de la gym de haut niveau. Des heures de rigolade en perspective. Et beaucoup de rigidité aussi chez les plus sérieusement addicts au sujet.
- Prétendre que plus rien n’a de prise sur nous. L’affirmer, le décliner dans toutes ses variantes. Personnellement, je trouve toujours ça « trop mignon ». Parce que la tendresse prend le relais. Ça flippe grave derrière la barricade. Souvent d’ailleurs ce n’est qu’une passade chez les uns et chez les autres. Cela ne signifie pas que cet état n’existe pas (j’en fais de plus en plus souvent l’expérience), mais juste qu’il existe deux versions : l’une est fluide, avec tout ce qu’on porte encore en nous, l’autre bloque et fige le système émotionnel. Cela ne vibre pas pareil. La première version apaise votre interlocuteur, la seconde génère de la méfiance. Mais à mon sens, c’est ok dans tous les cas… Juste une histoire de patience là encore.
- L’inverse exact de la posture précédente existe aussi (et fait le plus souvent bien mal….). L’ouverture absolue à tout. L’honnêteté sur tout, partout. Les ressentis à vif, le monde émotionnel au taquet. Et un magnifique « j’assume mes émotions, je suis sensible et je m’accepte enfin comme tel ». Ouais. Je connais, j’en viens. C’est par l’apaisement du système émotionnel chaotique qu’on sort de cette pénible posture qui fatigue le corps, grave, et saoule l’esprit. Un minimum de distanciation avec mental et émotions nous permet de progresser dans le délestage. Etonnamment, le chaos sensitif fait beaucoup de bruit pour peu d’évolution réelle. Ou une évolution trèèès lente. Ce qui fait qu’on n’a pas fini de ramer.
- La persistance rétinienne du récit personnel. Plus subtil, il nous concerne tous sur les réseaux, pour la bonne raison que la rencontre nécessite d’en savoir un minimum sur l’autre en face. Se découvrir un peu sur messenger ou skype passe par ce dévoilement, a minima, de notre histoire. C’est humain, cela fait partie des codes. Ceux qui adoptent la posture « pas de récit » me font bien marrer. Si, c’est vrai, c’est chou. Et ça signe généralement la non-rencontre. En revanche… il y a ceux qui reviennent encore et encore à leur récit… Et là aussi, ça fige la descente vers les profondeurs de l’instant. Nous ne sommes pas notre histoire… Ce qu’on est vibre d’ailleurs souvent fort dans ces rencontres sur les réseaux sociaux ou dans le quotidien. On est nombreux à connecter au niveau du Soi Supérieur assez instantanément. C’est chouette, jubilatoire parfois. On ressent l’énergie de l’autre dans toute sa splendeur… J’adore ces moments. Mais si l’histoire envahit trop l’écran, alors ça freine, et ça filtre. Le dosage juste vient du coeur, et de la fluidité qu’on a su cultiver dans l’ouverture et le dévoilement progressif.
Alors maintenant qu’on s’est dit tout ça, on en fait quoi ?
On cultive l’autodérision. Le sens de l humour a un formidable pouvoir dégivrant. S’il y a un thème, un seul, qu’il faut prendre au sérieux pour vous, alors… chopez-le faites-lui un gros câlin, et déridez-le en douceur. Allez toucher le point où vous riez de cela même qui vous tient si fort à coeur comme ligne directrice. Je passe mon temps à ça. Et étrangement, la dépose en soi se fait plus juste. Remettre en cause un peu tout aide à trouver une assise vraie.
En revanche, attention à ne pas esquiver de vrais sujets qui appellent (comme prendre soin de votre vie ou de votre corps) juste au nom du spirituel et de « tout remettre en question »… De la mesure en toutes choses, toujours. Les excès sont fréquents aussi du côté du « rien faire » et « laisser faire »…. L’évolution spirituelle appelle notre engagement, notre incarnation. Pas un délitement misérable.
C’est en cela que la joie est un bon fil conducteur. C’est parfois suffisamment confrontant comme cela, sans rajouter du pathos au pathos. A celui qui ouvre grand les bras à son ombre (salut l’ami !), il faut la légèreté et le jeu pour contrepoids.
Je dédie ce blogs à tous les merveilleux êtres en cours de transformation que je côtoie ici ou là, sur internet, dans mon cabinet ou au quotidien. A notre prochain café ensemble les amis ! Prenez soin de votre sourire et de votre humour. 😉
Gaëlle
Praticienne en médecines douces, je travaille en soins énergétiques holistiques avec les intelligences de la Nature (pour les personnes, les animaux, et les lieux). Retrouvez-moi sur mon blog « Fortifiez vos ailes », sur mon site professionnel : http://www.gaelleberny-magnetisme.com/ et également sur le site du programme Tourne-Soleil : http://www.tourne-soleil.com
> Un livre dédié aux anxieux et angoissés pour retrouver la sérénité : « Habitez votre territoire intérieur » comporte un protocole à faire chez soi pour retrouver davantage de calme et de paix au quotidien, jour après jour. Un cheminement sur 6 mois de temps, pour une ré-équilibration en profondeur.
(photo : sharon fiedler)