Série sur le patriarcat : volet 1

Bonjour à tous et toutes !

Voilà quelques mois déjà que je mûris l’idée d’écrire sur le thème du patriarcat. Je ressens que quelque chose se décante actuellement dans le collectif, et ce depuis plusieurs années… Et j’avais envie de vous inviter dans une série d’articles qui aborderont ce sujet, avec mon regard de sensitive.

Mon approche n’est pas sociologique ou anthropologique, mais je sais lire les ouvrages de ceux dont c’est le métier. Je sais laisser se déposer dans ma perception des « architectures invisibles du monde humain » ce que ces récits, recherches ou enquêtes signifient.

Mon intérêt se place toujours au niveau de l’humain, l’individu, comme le collectif. Mais avant-tout l’individu. Et comme je suis une femme… Le patriarcat je le regarde depuis cet angle-là, que j’expérimente depuis ma naissance.

Il n’est pas rare que dans mes soins vibratoires j’évoque ce thème avec mes clients. C’est plutôt l’inverse d’ailleurs : je trouve qu’avec les années, on en parle de plus en plus. Et pourquoi je crains mon mari comme ça ? Et pourquoi mes parents favorisent mes frères ? Et pourquoi on ne m’écoute dans mon boulot que lorsque je me comporte « comme un mec » ? Et pourquoi j’ai pas envie de faire d’enfants ? Etc. Le nombre de fois où mes séances incluent, en plus de la trame individuelle, de la trame transgénérationnelle, celle plus lourde et complexe qui est sociétale et comporte le paradigme patriarcal augmente avec le temps. Les femmes (notamment, mais pas que) ont besoin de comprendre. Pourquoi elles pensent comme elles pensent. Pourquoi elles flippent ici ou là, sans raison apparente. Pourquoi elles éprouvent ces « plafonds de verre » un peu partout. Et comment leur santé trinque de tout ça, aussi, puisque je travaille énormément autour de la santé des gens.

Mais parler du patriarcat sur le web n’est pas la même chose que parler du patriarcat en soins individuels.

Le patriarcat sur le web, terrain glissant : pourquoi y mettre les pieds ?

Parce que le patriarcat désigne un système de domination, avec des gens qui en bénéficient (les « privilégiés » de ce système, à savoir les hommes) et des gens qui sont le pendant nécessaire à cette domination (vous aurez remarqué qu’on ne peut être dominant tout seul dans son coin… pas possible : il faut une nécessaire contrepartie, à savoir quelqu’un à dominer. En l’occurrence, ce sont les femmes. Mais pas que, comme je le repréciserai ci-dessous.)

Or, internet est le lieu par excellence d’expression des egos. De ces aspects de nous qui ont « un steak à défendre », sans mauvais jeu de mots avec de récents débats à l’Assemblée nationale sur le sujet de l’entrecôte (quoiqu’on soit en plein dans le thème). Si tu parles « librement » dans un espace pareil, où s’affrontent les territoires à défendre partout, alors tu fais vibrer la corde de ce système plus global de domination. Et n’importe quel système de domination te tolère tant que tu ne le regardes pas trop en face. Tant que tu ne parles pas trop des « vrais sujets et enjeux ». Si vous regardez bien, vraiment bien, les gens qui sont partout dans le monde des « lanceurs d’alerte », comme Snowden, et qui finissent en taule, sont des gens qui touchent tous à « ce qu’il ne faut pas toucher ». Un système de domination, c’est pas juste une vue de l’esprit. C’est très réel et nous le sentons tous dans nos tripes. Nous savons intuitivement qu’il existe au cœur de notre magnifique pays démocratique des lignes à ne pas franchir… Sinon le système va se défendre et ce, de mille manières. On commence soft et on finit en prison pour des accusations inversant généralement les charges.

Je vous invite à parcourir ainsi le #j’auraisfaitcommeelle, qui est un exemple de ces zones de résistances dans un monde patriarcal, de domination du féminin par le masculin, où l’on inverse régulièrement les accusations, envoyant en prison une mère qui a tenté de protéger sa fille de l’inceste paternel, en l’occurrence…

Donc pourquoi parler du patriarcat sauf à lever une vague, hyper-émotionnelle, comme à chaque fois qu’une féministe parle, ou qu’un homme nommant lui-même le système de domination comme le fait Thomas Piet sur Facebook, par exemple ?

Peut-être parce que « faire masse » est le seul moyen qu’il nous reste pour que cette réalité sature le paysage intérieur de tous et de toutes ? Peut-être parce qu’il est temps que certaines choses bougent, et, si ce n’est pour le bien-être des femmes (qu’on tue partout sur Terre aujourd’hui dans le je-m’en-foutisme généralisé le plus total), a minima, pour protéger notre source de vie commune à tous, hommes et femmes, la nature. Car elle aussi, incarnation primaire de ce YIN qui ne peut se défendre contre le YANG hyper-prédateur qui a envahi cette planète, appelle désormais à l’aide. Et que si l’on poursuit sur notre lancée, de l’espèce humaine il ne restera rien. Ou ce qu’il en restera ne sera pas joli à voir…

Saviez-vous que le chromosome Y, déterminé par les hommes uniquement lors de la conception, est en train de disparaître ? C’est lui qui permet de faire naître des bébés de sexe masculin. Les généticiens l’ont constaté comme une tendance de fond… C’est dire que même notre ressenti profond en tant qu’espèce vivante est en train de s’ajuster à cette réalité du monde ! Les scientifiques se raccrochent actuellement (quelle ironie à observer, d’ailleurs) au « rat taupier d’Asie » qui est un mammifère ayant lui aussi vu son chromosome Y dégénérer et qui produit désormais un sexe différencié par un autre processus génétique. Peut-être allons-nous vivre cette mutation ? Ou encore, suppose d’autres scientifiques, connaître une mutation vers un « troisième sexe », avec de nouveau dans l’histoire de l’humanité, des populations distinctes qui cohabiteraient… Et l’une d’elles finirait par l’emporter… Évolution, encore et toujours.

Tout cela pour dire que nous oublions souvent un peu vite que nous ne sommes pas que nos egos sur pattes. Dans notre corps silencieux dort tout un patrimoine génétique animal, leg de millions d’années d’évolution. Quand je regarde mon matou (castré) qui tend à devenir boulimique et qu’on est désormais obligé, nous les humains, de réguler côté bouffe… Je le vois contacter sa frustration quand c’est pas l’heure de manger et que la gamelle est vide… Et je le vois invariablement défouler cette énergie de frustration sur la petite femelle de la maison, qui elle gère bien mieux sont rapport à la bouffe. Je vois bien, que c’est une forme d’atavisme profond chez de nombreuses espèces : « défoulons-nous sur les plus faibles » est un mouvement qui ne s’exprime pas que chez les humains, loin de là.

Je m’interroge à mesure que j’écris ces lignes. Quel pourrait bien être mon but en ayant envie d’ouvrir ce sujet sur mon blog ? Dire que « y en a marre », oui, évidemment. Mais avec l’espoir que quelque chose change ? Soyons honnêtes deux minutes : de l’espoir, personnellement je n’en ai pas. Ni pour la planète, ni pour les humains. Je compatis du coup profondément avec les femmes, avec la nature, et tous les plus faibles assez silencieux sur cette belle planète. Je me tiens debout au milieu du désastre, et ma besace est aujourd’hui vide. Des hommes je n’attends rien. Des femmes non plus d’ailleurs. Pourquoi le ferai-je ? Je m’efforce jour après jour de me tenir relativement en paix avec la dure réalité du patriarcat en ce monde. Et j’essaie de faire, je crois, une toute petite place sécure pour ce féminin qui pleure en douce, partout. En chacun de nous, hommes ou femmes, enfants, et aussi dans la nature. Avez-vous déjà entendu un sapin de Noël pleurer ? Moi oui. Cela m’a bouleversée, car je me suis littéralement fait cueillir. Depuis ce jour, fini les sapins « mourants » dans mon salon pour les fêtes.

Je crois, il me semble, dans la patience lucide. Être debout et regarder en silence. Je crois profondément que c’est une chose à faire, car elle est finalement peu faite. Tout le monde débat, écrit, fait du bruit, essaie de convaincre, de renverser des états de fait… Bagarres du monde. Je n’en attends rien. Si ce n’est que je m’attends à des boucles répétitives, telles qu’on les constate encore et toujours : comme en Iran après que la nouvelle de la « fin de la milice » allait être mise en œuvre… Et quelques semaines plus tard, nouveau tour de vis. La même histoire se répète à l’infini. Les relâchements de pression ne sont que les prémices avant-coureurs d’un nouvel étau. Car le système ne peut se relâcher. Il aurait trop à perdre.

Qu’est-ce qui pourrait changer la donne ? Je ne sais pas vous, mais moi je n’en sais fichtrement rien. Je vois juste que pour le moment, tout est vain et rien ne change. Et que tous ceux qui se racontent que selon certains prismes le monde va de mieux en mieux n’ont pas assez bien regardé. Dans le fond des foyers, dans le silence loin des écrans publics, la même merde se poursuit, indéfiniment. Aujourd’hui, on en parle seulement plus qu’autrefois. Mais les solutions pour remettre de l’équilibre dans un système injuste sont au mieux ridicules, et au pire absentes. Confère la façon dont la plupart des affaires de viol ne sont jamais jugées et finissent enterrées parce que tout un système dissuasif délétère est à l’œuvre.

Alors voilà. Disons cela : je vais écrire, déposer ce que « ça veut dire en moi », en essayant de le tourner au mieux (et absolument consciente que c’est un exercice casse-gueule et complexe). Je n’ai aucune visée immédiate hormis le fait de créer un peu d’espace pour que les dominés de ce système puisse davantage trouver leur souffle, et respirer. Et aussi, finalement, pour tisser du lien. Pour raccommoder un bout de la trame déchirée du monde à cet endroit-là. On verra bien ce qu’il en sortira.

Quelques podcasts à écouter absolument pour comprendre l’étendue du patriarcat.

A titre personnel, cela fait quelques années que je parviens à verbaliser que « le monde humain comporte une énergie collective de viol et de prédation envers les femmes ». Et j »en étais même à ressentir – douloureusement – que « ce qui vient à nous les femmes par le plan vibratoire, c’est une énergie de meurtre ». Partout, tous les jours. Et c’est, mine de rien, fatiguant. Subtilement fatiguant. Éreintant en douce. Et personne n’est vraiment étanche à cette étrange impression, même les femmes qui prétendent le contraire…

Aussi, lorsque fin 2022 un collectif de chercheuses, mené par Christelle TARAUD, a sorti le livre « Féminicides », une histoire mondiale (un pavé qui pèse pas loin de 3 kilos !), j’ai été écouter les podcasts autour de la promotion du livre. Et cela sera notre point de départ pour ces causeries, si vous le voulez bien. « Féminicides » met à jour ce que je ressens depuis toujours (et nombre de femmes aussi, vu les confidences que je recueille en séance), à savoir que nous vivons dans un monde qui fait l’expérience d’un « continuum féminicidaire » : autrement dit, partout sur Terre et depuis bien longtemps (le livre remonte à la Préhistoire) on tue les femmes, et tout ce qui représente le féminin. Cela inclut le YIN sous toutes ses formes… Donc tous les « plus faibles » d’après le Tao. Pour mémoire :

  • les hommes détruisent la nature (qui ne peut se défendre directement et frontalement avec des forces Yang)
  • les hommes asservissent les femmes partout sur Terre et elles sont tuées dans tous les pays du monde, chaque jour.
  • Les hommes ont touché aux enfants aussi… voir les scandales autour de la pédophilie à l’échelle mondiale…
  • Les hommes ont conçu d’atroces solutions financières et prédatrices pour accueillir nos seniors, dans ce qu’on appelle des EHPAD et dont les scandales à répétition nous montrent maltraitance et abus au nom du dieu argent (Scandale Orpéa, etc.).

Bon. Tout cela n’est qu’un début. Histoire de savoir où l’on met les pieds. Les nuances ? On en causera des nuances, surtout de celles qui consistent à « atténuer le propos de départ », voire à le minimiser. Et cela provient parfois des femmes elles-mêmes. J’en parlerai aussi. A quel point nous sommes loin dans l’enlisement et dans la cécité collective et individuelle. Mais chaque chose en son temps. D’abord, parlons un même langage. Je vous invite à écouter au moins l’un des podcasts qui ont été diffusé sur la parution du livre Féminicides. Ces 2 podcasts sont parfaits à écouter : pas de pathos inutile, pas d’émotionnel gratuit… Mais des faits posés, et qui font – quand même – bien froid dans le dos.

Mais rappelez-vous que vous savez déjà tout cela. Ce n’est pas nouveau, si ? En réalité nous avons tous et toutes déjà rencontré ce patriarcat, soft ou dur, en face dans nos vies. Il suffit de voir l’ampleur du #metoo pour saisir l’énormité de la part vécue en commun mais cachée aux yeux de tous. Ce qui se tient dans l’ombre remonte doucement en pleine lumière. Il me semble que des livres comme « Féminicides » ou encore « Par-delà l’androcène » (Bon, Roudeau et Rousseau, éditions Seuil Libelle) sont les marqueurs d’une réouverture à la conscience du dossier global « rapports entre le féminin et le masculin sur cette Terre ». Et il est temps apparemment de regarder plus en profondeur. D’abord pour voir. Pour mesurer l’étendue des dégâts. Leur ancienneté et leur large répétition à l’échelle mondiale aussi. Et ensuite pour œuvrer, ensemble, ici ou là, en bons tisserands, à raccommoder la trame déchirée du monde. Main dans la main, hommes et femmes, avec le volonté de tissage du lien social.

*****

Un podcast en 2 parties, plus long, plus complet chez « les couilles sur la table » :

Partie 1 : https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/tuer-les-femmes-une-histoire-mondiale-1-2

Partie 2 : https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/tuer-les-femmes-une-histoire-mondiale-2-2

Un podcast plus court d’une heure environ, chez France Culture :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/sans-oser-le-demander/feminicides-pourquoi-les-hommes-ont-ils-toujours-tue-les-femmes-1109440

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Bonne écoute de ces podcasts.

Avec infiniment de tendresse pour les humains que nous sommes dans cette période si particulière de notre Histoire…

Gaëlle


Praticienne en médecines douces, je travaille en soins énergétiques holistiques à distance (pour les personnes, les animaux, et les lieux).

Retrouvez-moi sur mon blog « Fortifiez vos ailes », et sur mon site professionnel : http://www.gaelleberny-magnetisme.com/

(photo d’article : Pinterest)

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